Un point de presse sur les préparatifs du 9e Congrès panafricain de Lomé prévu du 29 octobre au 02 novembre 2024 sur le thème « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir » a été organisé le 23 juillet 2024 au ministère des affaires étrangères, de l’intégration régionale et des Togolais de l’extérieur.
Le point presse a été animé par M. Afognon Kouakou SEDAMINOU, coordinateur du Guichet Diaspora, point focal chargé de la préparation du 9e Congrès panafricain et M. Essohanam PETCHEZI, directeur de l’intégration africaine, tous deux cadres du ministère.
L’objectif de cette deuxième conférence de presse est de faire le point sur les différentes activités qui se sont déroulées depuis la première conférence de presse du 11 mars 2024, notamment la tenue des six (6) conférences préparatoires dans six (6) régions, avant l’apothéose à Lomé, comme l’a décidé le Haut Comité en charge de la Décennie mis en place par les Chefs d’État et de gouvernement, Haut comité présidé par le Togo.
L’Union africaine considère depuis 2001 la diaspora africaine comme la 6e région de l’Afrique. La diaspora africaine « est constituée de personnes d’origine africaine vivant hors du continent, quelles que soient leur citoyenneté et leur nationalité et désireuses de contribuer au développement du continent et à la construction de l’Union africaine » ;
A ce jour, les cinq (5) conférences préparatoires prévues pour se tenir en Afrique ont toutes été organisées.
La première, la conférence préparatoire régionale de l’Afrique australe s’est tenue les 3 et 4 décembre 2023 à Pretoria, Afrique du Sud, sur le thème « Panafricanisme, sciences, savoirs et technologies » ;
A Pretoria, l’importance universelle du lien de partage qui unit toute l’humanité, telle qu’adoptée dans la philosophie Ubuntu, et la contribution de cette approche comme lueur d’espoir et dans la conduite du panafricanisme en tant que fondement du prochain 9e Congrès panafricain en 2024 ont été relevés.
La Déclaration de Pretoria recommande entre autres d’accueillir le Répertoire des scientifiques africains pour contribuer à la base de données des professionnels africains, qui servira de plate-forme globale visant à mettre en relation l’expertise des professionnels africains basés en Afrique avec leurs homologues de la diaspora.
La seconde, organisée pour le compte de la région Afrique de l’Ouest, s’est tenue les 14 et 15 mars 2024 au Mali sous le thème « Diaspora, Afrodescendants et Développement ».
La conférence a mis l’accent sur les défis auxquels sont confrontées les diasporas et les communautés Afrodescendantes, tels que la discrimination systémique, l’injustice sociale, l’accès inéquitable aux opportunités économiques, l’éducation limitée et d’autres obstacles qui entravent le plein potentiel de ces populations ainsi que sur l’importance d’opérer un profond changement du narratif et de l’image négative des Africains, des diasporas africaines et des Afrodescendants, véhiculés par des outils de propagande impérialistes pour des agendas hostiles.
La Déclaration de Bamako recommande par exemple la centralité de la sécurité, condition indispensable au développement durable des pays africains et la création de plateformes numériques qui relient les membres des diasporas africaines et les Afrodescendants, les entreprises locales et les agences gouvernementales.
La troisième a été organisée par le Royaume du Maroc le 18 avril 2024 sur le thème « Panafricanisme et migration » pour le compte de la région Afrique du Nord.
La conférence, qui s’est tenue en ligne, a mis en lumière le rôle important de l’Union africaine pour une gestion ordonnée et coordonnée des migrations en établissant un certain nombre de dispositifs dont le Cadre de Politique Migratoire pour l’Afrique (MPFA) et son Plan d’action 2018-2030. Par ailleurs, les ambassades africaines dans le monde entier sont encouragées à célébrer une année de l’Afrique dans leur pays de résidence.
La Déclaration de Rabat recommande entre autres la nécessité pour le Continent de se doter de données fiables et vérifiables sur les flux et les tendances migratoires en Afrique, notamment en appelant l’Observatoire Africain des Migrations (OAM) à renforcer les capacités des États membres dans la collecte des données et statistiques fiables relatives à la migration africaine. Elle appelle à s’assurer que les accords bilatéraux et multilatéraux avec les partenaires soient en cohérence avec les valeurs humaines et les objectifs africains en matière de gestion et de gouvernance de la migration.
La quatrième a été organisée par la République du Congo le 24 mai 2024 sur le thème « Panafricanisme économique et émergence africaine » au nom de la région Afrique Centrale.
La conférence, qui s’est tenue en ligne, a appelé à la nécessité d’éliminer les barrières tarifaires, de favoriser le commerce intra africain, de diversifier l’économie en Afrique et de renforcer l’intégration régionale et continentale, en accélérant la mise en œuvre de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAf).
La Déclaration de Brazzaville recommande l’opérationnalisation des institutions financières de l’Union Africaine, à savoir la Banque centrale africaine (BCA), le Fonds monétaire africain (FMA) et la Banque africaine d’investissement (BAI), en vue d’accélérer l’intégration régionale et le développement socioéconomique du continent par la mobilisation des ressources et la gestion du secteur financier et au financement des projets d’infrastructures d’intégration, ainsi que les investissements industriels et agricoles, afin de développer les échanges intracontinentaux.
La cinquième conférence, pour le compte de la région Afrique de l’Est, a été aussi organisée en ligne par la République Unie de Tanzanie le 6 juillet sur le thème « Africanophonie, Cultures, Éducation et identité panafricaine ».
La conférence a rappelé que les peuples d’Afrique sont essentiellement des africanophones du fait de la prépondérance des langues africaines dans leurs interactions quotidiennes et la nécessité de décoloniser les esprits et les imaginaires sur le continent à travers la formation des élites et des cadres dont les profils et les compétences sont en phase avec les besoins actuels et futurs de l’Afrique.
La Déclaration de Dar-es-Salm recommande entre autres le renforcement de l’utilisation du Kiswahili à l’Union Africaine et dans toutes ses institutions et l’introduction des langues africaines transfrontalières les plus représentatives comme langues de travail au sein des communautés économiques régionales.
À ce jour, les cinq précongrès prévus par le Haut comité en charge de la Décennie en prélude au 9e Congrès panafricain pour se tenir sur le continent africain ont tous été organisés. Ces precongrès ont tous été sanctionnés par des Déclarations.
Les déclarations respectives recommandent entre autres la participation des États africains, au plus haut niveau, au 9e Congrès panafricain à Lomé et l’approbation des conclusions du 9e Congrès par l’Union africaine.
La 6e et dernière conférence préparatoire, celle de la région Diaspora, se tiendra à Bahia, au Brésil en août 2024, sur le thème « Mémoires, restitutions, réparations et reconstruction ».
Dans le cadre des préparatifs de la conférence préparatoire de Bahia, S.E.M. MAURO VIEIRA, ministre des affaires étrangères de la République Fédérative du Brésil a effectué une visite à Lomé les 18 juillet 2024.
La conférence préparatoire de Bahia sera également sanctionnée par une déclaration.
Bahia clôturera les conférences préparatoires, qui constituent une spécificité du 9e Congrès panafricain, à savoir son itinérance dont l’objectif est l’inclusivité.
En conclusion, M. Sedaminou a rassuré de l’engagement du Gouvernement togolais, conformément à la vision du Président de la République S.E. M. Faure Essozimna GNASSINGBE, de faire du 9e Congrès panafricain de Lomé une réussite.
Une séance de questions-réponses avec les journalistes a clôturé le point presse.