Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a reçu mardi son homologue togolais Robert Dussey à Saint-Petersbourg.
Les deux hommes ont évoqué le renforcement de la coopération bilatérale, les questions sécuritaires en Afrique et la lutte contre la pandémie.
Avec son vaccin Sputnik V, Moscou est à même de fournir de nombreux pays pour leurs campagnes de vaccination.
‘La Russie souhaite développer la coopération avec le Togo dans tous les domaines: commerce, économie, éducation, assistance militaire’, a déclaré M. Lavrov au début des discussions.
Le ministre a salué le rôle des troupes togolaises au sein de la Mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali (Minusma).
‘Nous apprécions la contribution du Togo à l’opération de maintien de la paix au Mali. Nos amis togolais constituent la plus grande part de ces forces’. J’adresse mes condoléances après l’attaque dont ont été victimes les Casques bleus togolais’.
M. Dussey, de son côté, a souhaité que la Russie, ‘puissance militaire majeure et membre du Conseil de sécurité’, contribue à restaurer la paix dans la région du Sahel.
Robert Dussey effectue depuis lundi une visite officielle en Russie. Hier, il a rencontré les milieux d’affaires, notamment les dirigeants du Russian Direct Investment Fund (RDIF), le Fonds souverain.
Après des années d’absence, Moscou souhaite reprendre pied sur le continent. Les entreprises russes sont dans les starting blocks.
Le Togo offre un marché intéressant de par sa position géographique. Le pays est une porte d’entrée naturelle vers les Etats de l’hinterland (Burkina Faso, Mali, Niger).
Si l’espace eurasiatique, ainsi que celui du Proche-Orient, représentent indéniablement un intérêt de premier plan pour la Russie, il n’en reste pas moins que l’Afrique et l’Amérique latine font partie également des grands projets de Moscou à l’international.
Moscou dispose de plusieurs avantages : pas de passé colonial, un soutien accordé dans le passé aux mouvement africains de libération et la formation de nombreux cadres dans les universités soviétiques.
A l’instar de la Chine, la Russie respecte la souveraineté des nations. Autrement dit, pas d’ingérence. En outre, la Fédération soutient le concept de monde multipolaire, le seul à ses yeux susceptible de garantir des relations équitables et justes.
Mais la Moscou a aussi des ambitions économiques sur le continent. Matières premières, céréales, équipements militaires et de sécurité, aviation civile, télécommunications, infrastructures. Les marchés sont potentiellement très importants.
Aujourd’hui, l’ambition de la Russie n’est plus idéologique comme à l’époque de l’URSS, mais bien d’étendre sa sphère d’influence diplomatique et économique.
Et Moscou n’hésite pas à recourir au softpower pour conforter son retour en Afrique.
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