Dans le cercle de Douentza, la Force de la MINUSMA a mené une opération de grande envergure nommée Furadji. Le but de cette opération était de contribuer activement à la protection des civils de la région. Les Casques bleus mobilisés étaient issus des bataillons nigériens, sénégalais et togolais. Placée sous le commandement de la Force de réaction rapide sénégalaise, cette mission militaire comptait trois femmes, toutes du contingent togolais. Atout pour la mission, leur présence aura été également été bénéfique aux femmes et enfants des villages visités.
« J’ai eu l’opportunité de participer à l’opération FURAJI I. Je peux sentir que j’ai muri pendant cette période. Je me suis sentie très utile pendant cette opération », c’est ainsi que le Caporal Ouadja Ikpindi exprimait sa joie à l’issue de cette opération. « J’ai beaucoup travaillé, pas uniquement sur mon poste habituel mais aussi avec la population locale. La plupart des femmes ne s’attendaient pas à voir une femme en uniforme, » continue-t-elle à se réjouir.
Les Togolaises ont été formées avant l’opération. Cela faisait partie de la formation du secteur Ouest pour l’opération « Female Outreach » (sensibilisation de la femme). Selon Ouadja : « Cela n’a été que durant l’opération que nous avons réalisé à quel point cette formation était utile, » avant de poursuivre : « nous sommes arrivés dans un village et nous nous sommes rendus compte que la population avait peur de parler avec nous. Nous nous sommes servis de ce que nous avions appris pendant notre formation et une des femmes savait parler notre langue, ce qui a beaucoup aidé. Nous avons tout expliqué au chef du village, ce qui nous a aidé à pouvoir parler avec les femmes et les enfants ».
En tout, six (06) Togolaises ont fait partie de l’opération FURAJI II. « Nos soldats féminins sont très motivées. Elles veulent faire le même travail que les hommes. Elles veulent aller en patrouille et se servir de la mitrailleuse. Je leur ai toujours donné l’opportunité de faire partie de l’équipe. Et elles y sont. Elles font un travail remarquable en parlant avec les femmes dans les villages. Elles ont toutes des tâches qui leur sont assignées, » a déclaré le capitaine Salifou, le Commandant de la compagnie.
Pendant les patrouilles, les bataillons ont eu l’opportunité non seulement d’interagir, mais aussi d’aider la population locale. Pendant l’opération ils ont donné 400kg de petit mil, 400 kg de riz, 25 litres d’huile, 15 jouets, 100 ballons, 300 cartables, 1000 cahiers, et une très importante quantité d’eau potable à la population locale.
Pendant ce temps, les Togolaises ont aidé les villageoises à faire certains de leurs travaux dans leur quartier. « C’est une façon de se rapprocher de la population et de montrer que dans notre pays, quand nous ne sommes pas en uniforme, nous sommes toutes les mêmes, » a déclaré Ouadja.
Les infirmiers du Togo et du Sénégal faisant partie de l’opération FURAJI II ont fait deux séances de consultations médicales, ou plus de 300 personnes ont eu l’opportunité de venir voir un médecin et de se faire soigner. Les examens médicaux ont été conduits avec l’aide des médecins locaux et des FAMa. Trois soldats féminins ont été inclus dans l’équipe médicale togolaise, et deux du personnel féminin étaient responsables de l’encadrement des patients dans la salle d’attente. Une bonne occasion pour les Casques bleus d’apprendre quelques mots en langue locale, de parler avec les femmes et de mieux les soigner. L’une des togolaise se souvient : « Une des femmes dans le village de Kikara lavait des vêtements. Elle avait un enfant dans ses bras, ce qui rendait son travail plus difficile. Nous lui avons demandé si nous pouvions l’aider, et elle nous a tendu son bébé. Nous ne savions pas si elle serait à l’aise avec des inconnus, mais en quelques minutes, nous sommes devenues proches. Elle paraissait contente de nos interactions. Plus tard j’ai remarqué que les femmes d’autres villages aussi étaient contentes de nous laisser tenir leurs enfants. Cela montre que nous avons gagné la confiance de la communauté ».
Le personnel féminin au sein des Casques bleus : une nécessité incontestable
Il y a environ 37 femmes qui actuellement servent dans le bataillon togolais et 20 d’entre elles ont été formées avec l’information de base concernant le CIED et les actions civilo-militaires. Le secteur Ouest est en train d’augmenter la sensibilisation auprès des soldats de la paix à la population civile, en augmentant le nombre de femmes qui partent en patrouille et qui sont formées dans la sensibilisation.
Le Togo fait partie des pays d’Afrique de l’Ouest qui participent à des opérations de maintien de paix dans des points sensibles à travers le monde. En ce moment, le Togo a environ 1.430 personnes qui servent dans sept missions. Les Peacekeepers sont déployés en République Centrafricaine à la MINUSCA, au Mali à la MINUSMA, en République Démocratique du Congo à la MONUSCO et au Soudan dans la région du Darfour à l’UNAMID.
Source : minusma.unmissions.org