Le Togo va présider le groupe ministériel des pays ACP chargé de négocier avec l’Union européenne un nouvel accord de partenariat qui prendra le relais de celui de Cotonou en 2020.
La décision a été annoncée mercredi à l’issue de la 107e session du conseil des ministres du Groupe des ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique).
Pour Robert Dussey, le chef de la diplomatie togolaise, les accords post-Cotonou permettront de revoir les vecteurs qui fragilisent les potentialités des Etats ACP, d’améliorer la gouvernance et d’assurer le développement du commerce régional. Il s’agit aussi de créer les bases d’une relation plus équitable.
Le groupe ministériel, composé de 12 membres, a tenu sa première réunion de concertation avant l’ouverture jeudi de la 43e session du conseil des ministres ACP-UE.
Les négociations avec l’UE doivent débuter en août prochain. Les mois sont comptés.
L’accord de Cotonou est le cadre général dans lequel s’inscrivent les relations entre l’UE, d’une part, et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), d’autre part. Il a été adopté en 2000 pour remplacer la convention de Lomé de 1975.
Il s’agit de l’accord de partenariat le plus complet entre des pays en développement et l’UE; il concerne les relations de l’UE avec 79 pays, dont 48 pays d’Afrique subsaharienne.
L’accord de Cotonou vise à réduire et, à terme, éradiquer la pauvreté et contribuer à l’intégration progressive des pays ACP dans l’économie mondiale.
Ce cadre de coopération expirera en février 2020. Les travaux ont commencé du côté de l’UE pour jeter les bases du futur partenariat avec les pays ACP.
L’accord actuel prévoit l’ouverture des négociations d’ici août 2018 au plus tard.
Par conséquent, le Conseil devrait adopter au cours du premier semestre de 2018 une décision concernant l’autorisation d’ouvrir des négociations et les directives de négociation.
La 43e session du conseil des ministres ACP-UE qui s’ouvre jeudi à Lomé devrait évoquer cette question, mais les négociations à proprement parler débuteront dans 3 mois.
Le Togo a été désigné par les pays ACP pour présider le groupe ministériel chargé de négocier avec les Européens.
Robert Dussey, le ministre togolais des Affaires étrangères, estime que les discussions seront ardues pour parvenir à l’après-Cotonou.
‘Les enjeux sont politiques, économiques, écologiques et surtout humains. Il faut tenir compte des réalités de chaque pays. Les préoccupations des Etats qui composent les ACP ne sont pas les mêmes. Il faut tenir compte des réalités. Pour les Européens, l’une des priorités, c’est la question de la migration qui touche l’Europe et une partie de l’Afrique mais pas forcément pour les Caraïbes et le pacifique. Nous allons travailler avec tous les pays membres en tenant compte de ces spécificités’.
Concernant l’Afrique, la Commission européenne recommande que le nouvel accord prenne en compte la paix et la stabilité, la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance, la mise en valeur du potentiel économique du continent, le développement humain, la gestion migratoire et les questions relatives au climat.
Des pistes qui s’inscrivent dans le cadre des récentes décisions adoptées lors du sommet Union africaine-Union européenne à Abidjan l’année dernière.